Danièle Sanchez a choisi il y a 10 ans de faire partie des premiers consultants au CPCT, à partir de son lien à la psychanalyse et de sa solide expérience d’orthophoniste en CMPI. À ce jour, elle consulte dans l’unité du CLAP, qui s’adresse aux tout petits et à leur famille.
À l’occasion de cette 10ème Journée du CPCT Aquitaine, nous lui avons posé quelques questions
– Vous êtes consultante au CPCT Aquitaine depuis 2007. Nous diriez-vous quelques mots sur ce choix ?
Comme vous l’indiquez, j’ai une longue pratique en CMPI. Ma pratique, dès ses débuts, toujours s’est orientée de la psychanalyse. En 2007, les journées intitulées « Psychanalyse en prise directe sur le social » organisées par PIPOL 3 témoignaient des effets des consultations au CPCT. La rencontre avec un psychanalyste, avec la psychanalyse, devenait plus accessible en prenant place dans la cité. Le CPCT Ados venait d’ouvrir ses portes à Cenon. J’ai très vite souhaité participer à cette expérience qui offrait un espace à des adolescents où découvrir les effets de la parole.
– Pouvez-vous nous parler de votre trajet sur différentes unités du CPCT ?
J’ai donc commencé au CPCT ados. J’y ai beaucoup appris. Accueillir de jeunes sujets avec leur malaise, s’avancer chaque séance sans programme établi, trouver avec l’un des mots pour formuler ce qui ne va pas, avec l’autre, détacher des signifiants qui vaillent pour lui, décaler, alléger. Je découvrais les effets du nombre limité de séances. Il s’agissait d’apprendre à manier cette temporalité.
En 2012, une nouvelle unité voyait le jour, après l’ouverture de l’unité Lien Social. Cette unité, le CLAP « L’enfant qui vient » propose un espace à l’enfant qui vient avec ses parents, sa famille, ses soucis, ses symptômes. La dynamique est différente, nous y intervenons à plusieurs consultants auprès d’un enfant et de ceux qui l’accompagnent au quotidien. Chacun peut y prendre la parole, sa parole. Elle circule entre les uns et les autres avec ses effets de surprises.
Au Clap, le temps est de cinq séances avec la possibilité d’une séance à distance. Là aussi les surprises sont au rendez-vous.
– Alors, une anecdote qui a fait surprise pour vous au cours de ces 10 ans au CPCT ?
C’est ce garçon qui avait insisté auprès de ses parents pour venir au CLAP alors que le rendez-vous était pris pour son petit frère. Ces parents étaient débordés par une agitation incessante de ce plus jeune. Le plus grand a vraiment voulu venir lui aussi. Nous avons accueilli l’enfant qui vient, ses parents et son frère. Ce dernier a pris place, lors des deux premiers rendez-vous, autour de la table avec les parents pour faire entendre sa parole, sa position, ses attentes. Il s’est saisi du lieu, de l’offre de parole pour traiter quelque chose du lien à son frère. Ceci lors des deux premières séances, puis il a annoncé qu’il ne viendrait pas la fois suivante. Il avait trouvé réponse à sa question du moment.