Geneviève Cloutour-Monribot, psychanalyste, est l’actuelle directrice du CPCT Rive droite à Cenon – dont fait partie l’antenne de Libourne – et y assure des consultations.
Nous l’avons questionnée sur le thème de cette 10 ème Journée du CPCT Aquitaine
– Avec Danièle Le Chevallier et Bruno Alivon, vous organisez cette 10ème Journée sous l’intitulé « La psychanalyse et les nouveaux malaises ». Pourriez-vous nous en dire quelques mots ?
Depuis Freud et son Malaise dans la civilisation, traduit aussi Malaise dans la culture, ce terme nous incite à considérer les enjeux de ce qui fait notre humanité, notre lien social, à partir des impasses propres à chacun.
Le changement de civilisation – dont nous prenons la mesure – s’accompagne de nouvelles formes du malaise, auxquelles ne répondent plus les anciens repères.
C’est donc dans le contexte de cette actualité qu’est arrivé l’intitulé de cette 10ème journée, sous le signe de ce qui fait nouveauté dans la psychanalyse.
– Et pour l’organisation ?
Alors là nous nous appuyons sur les compétences de chacun, car, une fois établie la date, le lieu et le thème, tout reste à faire, et notamment de multiples détails. C’est une expérience très formatrice d’ailleurs, et très enrichissante pour tous ceux qui y contribuent. Nous apprenons beaucoup !
– Vous consultez au CPCT Rive droite, qui reçoit des adolescents. Que diriez-vous de leur rencontre avec la psychanalyse ?
Tout d’abord un effet de surprise, car la plupart ont une idée du psy assez démodée voire moralisatrice. Des effets de langage aussi, et des effets de corps, où rien n’est fixé à l’avance. C’est souvent l’attention particulière accordée à un mot apparemment anodin, ou à un détail de l’image, qui vient décentrer du discours courant, et donner forme au malaise diffus.
Car la plupart reviennent après une première consultation, on peut se demander ce qui les intrigue, au-delà de ce à quoi ils s’attendaient.
En tout cas cette rencontre n’a rien de virtuel, contrairement au monde des images dans lequel peuvent les absorber leurs portables et jeux vidéos. La psychanalyse ne va pas sans une présence qui donne droit au chapitre à la voix et au corps, en résonance aussi avec l’éveil du sexuel.
D’où des effets de nouveaux embrayages avec les autres, avec le savoir, avec un avenir, qui fait ouverture plus que conclusion d’ailleurs .
– Qu’attendez-vous de cette journée ?
Le terme classique serait de dire qu’elle soit réussie, mais qu’est-ce que ça veut dire ? Si nous organisons ainsi des journées annuelles, celle-ci a la particularité de scander 10 ans d’expérience du CPCT, et donc de mieux dire encore à quoi tient l’efficacité de la psychanalyse dans le tissu social et politique actuel.
Si chacun en repart en ayant appris quelque chose, alors c’est intéressant. Et si, de plus, s’y renforcent des liens d’amitié et d’étude sur les « nouveaux malaises » auxquels nous avons affaire – autant dans la vie privée que professionnelle – alors c’est encore mieux !
Ceci au bien nommé Château du diable, le samedi 30 septembre.