Samedi 6 novembre 2010 à l’Athénée municipal – Bordeaux.
La psychanalyse a des effets sur le lien social à partir de ce qui particularise chacun, à son insu.
Cette particularité tient à ce noeud vivant des mots et du corps, silencieux et indomptable, parfois dévastateur. Lacan appelle cela la jouissance.
Qu’elle soit objet de honte ou de vantardise, la particularité de chacun, toujours obscure, s’infiltre dans les identifications sous lesquelles tout sujet se range.
En témoignent les ratages grands et petits, les rêves et les symptômes parfois dérangeants qui se mettent en travers de nos idéaux de vie. Quand le rêve d’une harmonie se fendille, quand les habitats et les abris personnels se délabrent, quand l’isolement social se fait jour, comment s’y retrouver sans s’y perdre ?
La psychanalyse prête attention à ces îlots de souffrance et à leur cortège d’instabilité, d’insécurité et de vulnérabilité. Il n’y a pas de recettes, la réponse est au cas par cas. Elle visera une réconciliation de chaque sujet avec ce qui, pour lui, reste ce qui ne se dissout pas dans le lien social : la logique et la singularité d’une existence, la sienne.
Tel est le paradoxe : faire lien de nos irréductibles différences.